samedi 17 décembre 2016

Atelier Cartonnage n°4

Voila ma dernière réalisation en cours de cartonnage. Je ne pourrais plus me rendre à LALEC car je reprend les cours le 16 janvier. Je voulais réaliser une boite en forme de chateau de princesse pour ma petite cousine.
Je me suis inspiré de ce modèle pour la forme, car il s’agit d’un kit en bois « Kaisercraft » vendu brut qu’il faut décorer soi-même. J'ai donc du penser toutes les dimensions moi-meme.
Et ça a fini par donner cette joli boite, sur le thême des princesses Elsa et Anna que ma petite nièce adore. Une fois encore j'ai utilsé des perles pouur les poignées que j'ai peintes avec du vernis rose brillant.

Atelier cartonnage n°3

Ma deuxième réalisation au cours de cartonnage de LALEC a été beaucoup plus ambitieuse. Je me suis basée sur le modèle d'une "boite à chargeur" que j'ai quelque peu simplifier en la transformant en supprimant les e ncoches pouur les cables. Nous avons donc ici une boite à double tiroir. Les poignées sont réalisées avec des perles que j'ai coloré en gris métalisé grâce à du vernis.

Fermée et de face on ne voit pas le petit tiroir arrière qui devient un peu comme un tiroir secret.

Atelier Cartonnage n°2

J'ai réalisé ma deuxième création en cartonnage à LALEC ( Langeais Acceuil Loisirs et Culture). Cette association propose de nombreuses activités  crréatives mais aussi des cours de langues, des activités sportives douces et des jeux. La cotisation annuelle est de 20 euros donnant accès a toutes les activités plus 50 centimes par activité réalisée. J'ai ainsi réalisé une "boite bouchon" au cours de cartonnage qui a lieu le vendredi ou le mercredi en alternance une semaine sur deux.

jeudi 8 décembre 2016

La Galerie des Carrosses, Versailles

La Galerie des Carrosses du Chateau de Versailles.
Il s'agit d'une des collections les plus importantes d'Europe réunie par Louis Philippe en 1831. C'est à ce moment là qu'il décide de transformer le château royal en musée dédié "à toutes les gloires de la France". 
Les carrosses sont considérés comme étant des œuvres d'art totale, image du luxe ornés d'or et de sculpture, qui plus est réalisé par les plus grands artistes de la cour. Une part de l'histoire de France est racontée par ces carrosses; baptêmes, mariages, sacre et funérailles. 
Cette galerie des carrosses se trouve dans les anciennes écuries royales et a rouvert ses portes, fermées depuis 2007, le 10 mai 2016.


Maquette du Carrosse du sacre de Louis XVI à Reims, le 2 juin 1775
La Brillante, une des berlines réalisées pour le mariage de Napoléon 1er
avec l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche en 1810
Berline du Baptême du Duc de Bordeaux, berline de grand gala à 7 glaces,
réalisée par le carrossier Jean Ernest Auguste Getting. Réalisé en 1808 pour Jérôme Bonaparte, il sera restauré à plusieurs reprise en 1821 pour le duc de bordeaux, , en  1853 pour le mariage de Napoléon III ainsi que pour son sacre projeté à Rome, enfin en 1856 pour le baptême du  prince impérial fils de Napoléon III.

Les traîneaux de la cour

Char funèbre de Louis XVIII, réalisée à partir d'une ancienne berline

Une des voitures de la présidence
Je vous conseille vivement de visiter cette galerie, qui est par ailleurs gratuite, sans oublier de vous arrêter à la fin pour voir le petit film explicatif qui a été réalisé.


mardi 8 novembre 2016

José Maria Sert

José Maria Sert

Introduction :
José Maria Sert y Badia, de son nom complet, nait à Barcelone le 21 décembre 1874 dans une famille de la bourgeoisie industrielle, à la tête d'une manufacture textile. Il meurt le 27 novembre 1945, il sera enterré dans le cloitre de la cathédrale de Vic. Aujourd'hui méconnu il fut encensé par ses contemporains comme le plus grand peintre décorateur de son temps. Nous allons essayer de voir comment cet artiste marginal a pu être ainsi caractérisé?
  1. Un artiste marginal
    1. Biographie de l'artiste
Il démontre dès tout jeune des aptitudes pour le dessin et rejoins la Llotja dans l'idée qu'il se chargerait de l'aspect créatif de l'entreprise familiale. Il fera partie de l'académie de Pere Borell où il assimile les règles du dessin et la pratique d'après modèle. Il assiste aux réunions données par Alexandre Riquer qui lui inculque le gout de l'édition et de la bibliophilie, ainsi que la technique de la gravure et l'esthétique du Modernisme. En 1899 il s'installe à Paris. L'année suivante il réalise les panneaux décoratifs du pavillon de Siegfried Bing à l'exposition universelle de Paris. Cette année-là il partit en Italie pour la première fois et y retourna ensuite tous les ans avec pour port d'attache Venise.
« La leçon de Salamanque » de Jose Maria Sert -
 Plafond de la Salle du Conseil - Palais des Nations - Genève
En 1907 il présente ses premières esquisses à Barcelone dont font partie celles de la cathédrale de Vic. Ses principaux clients sont alors les aristocrates issus de ses relations parisiennes. Il est dès 1914 reconnu comme le créateur de peintures murales en vogue, dont les œuvres sont indispensables dans les grandes résidences d'Europe. Malgré la guerre 14-18 sert mène une intense vie sociale avec sa compagne Misia Edwards. L'atelier fonctionne alors au ralenti mais dès la fin de la guerre sa production reprend de plus belle. En 1920 Misia et lui se marient.
En 1923 il réalise son premier voyage aux Etats-Unis. De 1925 à 1927 le couple fait ménage à trois avec Roussadana Mdivani, ce qui se conclura par le divorce de Sert en 1927 et son remariage avec Roussy (son surnom). Le 2 octobre 1936, alors que la guerre civile espagnole éclate, sont inauguré les peintures murales de la salle Francisco-de- Vittoria (actuelle salle des Conseils) du Palais des Nations à Genève.
    1. L'œuvre de sa vie, la cathédrale de Vic
Il rencontra le commanditaire Torras i Bages lorsqu'il fréquenta le Cercle artistique de Saint Luc. Lorsqu'il partit pour la première fois en Italie, il s'agissait pour lui de trouver l'inspiration. L'hiver 1905 il reçut un premier acompte de 25 000 pesetas pour la réalisation du décor. Le plan de décoration de Vic lui vient lors de sa visite à Assise. Le premier projet a pour thème Le Monde Bienheureux 1900-1916, la conception et la facture de ce qu'il reste c’est-à-dire 2 toiles et des esquisses, sont marquées par les enseignements de son ami Maurice Denis. Sert démontre déjà son gout pour la profusion et l'impact visuel. Du a des problèmes de financement Sert abandonnera peu à peu le projet de la cathédrale. Avec l'arrivée de la Première Guerre mondiale ses assistants Français partent au front et la mort de l'évêque Torras en 1916 marque l'abandon définitif du projet.
 Le Monde bienheureux, 1924-1928
Deuxième projet pour la cathédrale de Vic.
Barcelone, Museo Nacional d’Art de Catalunya
 Le Monde bienheureux, 1924-1928
Deuxième projet pour la cathédrale de Vic.
Barcelone, Museo Nacional d’Art de Catalunya
En 1922 Francesc Cambo, avocat et homme politique catalan, verse l'argent nécessaire pour reprendre le projet de décor de la cathédrale. Le thème est toujours le même mais l'ensemble est revu dans sa conception et sa signification. La couleur est atténuée au profit du bistre, un pigment brun et de l'or, la toile devient quasiment monochrome. La foi chrétienne est représentée comme espoir et lumière qui aurait dut culminer dans les voutes. Il s'appuie sur des photographies de modèles vivants pour les parties sous corniches et pour les parties supérieures utilise des santons. Malheureusement avec la guerre civile espagnole la cathédrale de Vic est incendiée en 1936, la quasi-totalité des peintures seront détruites dans l'incendie.
La Danse de la Mort, 1939-1945
Esquisse pour la troisième décoration de la
cathédrale de Vic, décor de l’abside : 
Le Calvaire – triptyque 
Huile sur toile sur châssis de bois - 250 x 100 m
Vic, Mairie
Il entreprend pour la troisième fois la décoration de la cathédrale de Vic dans ses dernières années qu'il lui consacrera. Les premières peintures sont prêtes dès l'été 1941. Le thème représenté est alors la Danse de la Mort. Le jeu artistique se trouve maintenant dans le jeu de relation des formes et des volumes. L’ensemble de l'église sera peint dans l'idée d'un "amusement optique". Elle est le reflet des temps d'après-guerre, des conflits religieux et a pour but de susciter l'émoi du spectateur. Elle sera inaugurée quelques semaines avant la mort de Sert en 45.
  1. Une œuvre mise en scène
    1. La théâtralisation
Il choisit les éléments qui habillent les pièces comme l'éclairage ou les meubles qu'il lui arrive de dessiner. Il travaille sur l'espace et joue avec la perception du spectateur par une mise en abime. Les mondes qu'il peint ont pour but d'inciter à la rêverie, à l'imagination et l'amusement comme une pièce de théâtre. Sert veut par son décor modifier l'espace. Il s'inspire principalement de modèles italiens « car on voit bien […] que le but de la peinture est le trompe-l'œil ». Il aspire à créer des ambiances fastueuses en lien avec le milieu mondain des lieux auxquels ses œuvres sont destinées.
Il peint sur support amovible le plus souvent constitués de bois qui permettent de dissimuler l'architecture derrière l'œuvre. Il se libère de la contrainte du mur grâce à des artifices visuels, a des premiers plans rapprochés du spectateur, des personnages sur différents niveaux comme sur des scènes ainsi qu'une accentuation des gestes et des mouvements. Il développe différents thèmes dans les années 1920 qui sont le théâtral, l'exotique, l'artificiel, le grotesque et le fictif. Sert arrive à mettre en œuvre des émotions qui peuvent être communes a tous dans ses toiles par des objets ou scènes qu'il rend accessibles à un large public. Il se sert du monde qui l'entoure afin de réaliser ses œuvres, et utilise des images-icones qui par leur répétition sont devenus des motifs décoratifs.
osé María Sert. Les quatre saisons -
salle à manger Arthur Capel -
 «Amérique ou l'hiver»
, 1917-1919.
Huile et argent sur bois. 363 x 560 cm.


Les quatre saisons -
salle à manger Arthur Capel -
«Europe ou l'automne»
, 1917-1919.Huile et argent sur bois. 363 x 551 cm.

Les quatre saisons -
salle à manger Arthur Capel -
«Afrique ou l'été»
, 1917-1919.Huile et argent sur bois, 310 x 173 cm. 
Les quatre saisons - salle à manger Arthur Capel -
«Asie ou le printemps»
 (partie centrale),
1917-1919. Huile et argent sur bois.
Réalisée entre 1917 et 1919 pour la salle à manger d'Arthur Capel, Les Quatre Saisons sont associées au monde. Il cherche alors à établir une continuité entre l'espace réel et la peinture. Il éclaire ses peintures de telle manière qu’elles offrent un aspect très théâtralisé. Cela est amplifié par l'utilisation d'une large gamme de couleur et de la mise en avant de la « scène » peinte. Les arts du spectacle se trouvent au centre de l'œuvre de l'artiste comme avec Scènes de cirque en 1920. Il s'agit d'un paravent pour le boudoir de Victoire Eugénie, reine d'Espagne. Sert s'intéresse à la variété des tenues et déguisements. Œuvre monochrome avec pour seul touche de couleur créant un contraste le gigantesque rideau bleu. Les figures sont placées en premier plan sur la scène avec un effet très théâtral une fois encore. La mise en scène est rythmée et spectaculaire.
Scènes de cirque, 1920
Paravent pour le boudoir de Victoire
Eugénie, reine d’Espagne.
Huile sur étain sur bois - 275 x 400 cm
Madrid, Patrimonio nacional-Palacio de El Pardo
    1. Un peintre photographe
Dès sa jeunesse Sert possédait des « collections complètes de photographies ». Il s'est servi de la photographie comme d'un outil de travail. Lors de son nombreux voyage il prend des photos qui lui permettent de nourrir son imaginaire. Chaque élément pris en photo est classé et lui sert dans ses toiles. Il était ainsi très attaché au motif et au final son processus de création bien qu'axé principalement sur la fiction était basé sur le réel. Leur utilisation est très présente dans les décors privés mais quasiment absente dans ceux publics.
La pratique de la photographie par Sert dans son atelier semble commencer dès son arrivée à Paris. Elle lui permet de réduire le temps de pose des modèles mais aussi de produire plus rapidement certaines œuvres par la possibilité de reproduction des motifs. C'est probablement cette répétition de différents motifs qui permis à l'atelier de Sert une si grande productivité, c’est-à-dire plus de 40 œuvres. Il remplacera peu à peu la prise de vue du modèle vivant par des figures mobiles inanimées: des santons de crèche puis les mannequins. Sert attribue à la photographie une valeur d'esquisse.
Les élégies du peuple basque - ancienne église San Telmo - 
esquisse pour «Peuple de forgerons». 95 x 105 cm. 
Décor pour l'ancienne église San Telmo, San Sebastián, 1932, charbon sur papier

Etude photographique pour La Défense de l’Alcázar, 1939.
 Tolède, chapelle de l’Alcázar, «Vers la Victoire», 1939. 
Epreuve d’époque sur papier argentique noir et 
blanc avec mise au carreau et reprise au pastel noir. 24 x 30 cm. 
Galerie Michèle Chomette, Paris.
En 1932 il réalise Les Elégies du peuple basque pour l'église de San Telmo, à Saint-Sébastien, Il réalise onze toiles sur fond de feuilles d'or. Il raconte l'histoire du peuple basque et met en valeur le sentiment nationaliste. Il puise ses références dans la littérature et fabrique ses montages photographiques à l'aide de santons et modèles vivants. Les études photographiques pour la réalisation de La Défense de l'Alcazar de 1940-42, resté à l'état d'esquisse, réutilisent les santons associés au mannequin de bois afin de rendre la sensation de masse et de mouvement collectif. Sert réalise alors beaucoup plus de clichés que nécessaire afin de réaliser ses compositions.
    1. L'atelier
L'un des aspects les plus controversé de la méthode de Sert est qu'il travaille avec un atelier ou chaque étape de la création est accompli par un artisan spécialisé et que sert se resserve le rôle du maitre, c’est-à-dire la direction et coordination, l'idée du projet, l'esquisse et les retouches finales. Vu le nombre de décor monumental qu'il a réalisé on comprend facilement qu'il n'ait pu réaliser un tel programme tout seul. Il peignait dans son atelier les toiles qui étaient ensuite transposées dans leur lieu de destination, il n'a donc jamais réalisé de fresques à proprement parler.
Il travaille seul jusqu’à ce que l'esquisse de Vic soit acceptée par la commission. La formation d'un atelier comme celui de Puvis de Chavanne qui lui aurait été proposée par un de ses aidants aurait été la méthode la plus logique pour réaliser son travail dans un temps restreint. En 1914 cinq assistants travaillent pour Sert, quatre Français qui partent au front et un espagnol. La Chataigneraye et Miquel Massot seront ses principaux assistants et ce même après sa mort pour Massot qui continua son travail. Le travail précis exécuté par les assistants est difficile à déterminer tant et si bien qu'ils servirent même de modèles à Sert.
Même s'il changeait fréquemment de lieu d'habitation, il garda une certaine fixité au niveau de son atelier. La manière presque industrielle dont était organisé le fonctionnement de son atelier n'est pas sans rappeler l'industrie familiale « Sert Hermanos » qui lui avait montré l'efficacité du travail par répartition des tâches.
  1. Une réception en plusieurs temps
    1. Admiré pendant l'entre-deux guerres
Lorsqu'il réalise les panneaux décoratifs du pavillon de Siegfried Bing en 1900 José Maria Sert est complètement ignoré par la critique. Lorsqu'en 1907 il présente des esquisses de Vic au salon d'automne et qu'il rencontre Misia Edwards sa carrière s'envole. Ses décors qui pour certains sont exposés au salon d'automne reçoivent un bon accueil de la critique et il acquiert très vite une certaine notoriété.
Son ascension prend de l'ampleur lors de la reprise du chantier de Vic qui est soumis à une forte médiatisation. En 1924 se confirme cette ascension avec une exposition chez Wildenstein à New-York lors de son deuxième voyage aux Etats-Unis. Sa réputation outre-mer ne fait alors que s'accroitre. Sa renommée mondiale s'assoit définitivement avec le succès phénoménal de ses peintures et ce en 1926 lorsqu'il expose les toiles du nouveau projet de Vic au jeu de Paume et leur installation en 27. Venant d'Europe et des Etats Unis les commandes privées et publics affluent.
Les Noces de CamachoTrapèzes, 1931
Salon Sert de l’hôtel Waldorf Astoria 
Noir et or sur toile - 420 x 250 cm
Madrid, collection Santander
Sert assoit définitivement sa renommée aux Etats-Unis en 1931 avec le décor du Waldorf Astoria. Il emprunte le thème à Miguel de Cervantès, auteur de Don Quichotte, puisqu'il illustre le panneau central intitulé Les Noces de Camacho avec le chapitre 21. Il affirme par ce choix ses racines culturelles espagnoles et son gout pour le baroque. Sur les 15 panneaux aujourd'hui démontés la thématique est festive et théâtrale. On ressent l'influence de l'œuvre grotesque de Goya au niveau des figures. Le décor est essentiellement monochrome sur fond or avec quelques rehauts de rouge.
Son mariage avec Roussy est un tout aussi grand avantage social que celui de son précèdent mariage qui scelle la réputation de Sert dont on associe encore aujourd'hui le nom et l'œuvre au luxe. Au lendemain de sa mort, l'ensemble de sa vie et son œuvre est encensée par la presse et la ville entière est en deuil. Son ami Paul Claudel dira d'ailleurs dans Le Figaro publié le 14 décembre 1945 « José Maria Sert est mort! José Maria Sert est mort! Nouvelle déchirante! Je perds le plus cher et le plus précieux de mes amis, et l'art perd le dernier représentant de la grande peinture. »
    1. Dénigré puis oublié par la suite
L'œuvre photographique de Sert étonnamment fournie n'est jamais citées dans les ouvrages traitant du sujet et cela par l'oubli dans lequel est tombé l'œuvre de l'artiste. En effet la dernière grande exposition sur Sert remonte en France à 1926. En Espagne une rétrospective lui a été consacrée en 1987 mais elle n'a eu aucune répercussion en France.
De plus les travaux des historiens se sont principalement intéresser après la seconde guerre mondiale aux mouvements de rupture, et donc celui des avant-gardes dont José Maria Sert se démarquait. Son coté franquiste n'ayant apparemment pas aidé les choses.
L'abandon d'intérêt pour l'artiste est aussi lié à la difficulté d'exposition des œuvres puisqu'un décor sorti de son contexte n'en est plus un, la peinture décorative doit être montrée dans in situ. De plus les œuvres de Sert bien que amovibles sont monumentales et souvent trop lourdes pour être déplacées ce qui rend compliqué et coûteuse la chose. Enfin la plupart de la commande de Sert est une commande privée et donc soustraite au regard du public.

Conclusion:
José Maria Sert y Badia a ainsi toujours été dans de milieux sociaux élevés côtoyant les grands du monde et s'est marié avec deux femmes tout aussi importante l'une que l'autre pour son ascension sociale. Il fut grand voyageur et admiré en Europe et aux Etats-Unis. Ses décors monumentaux autant privés que publics firent son succès tant et si bien qu'aux yeux de ses contemporains il reflétait « l'héritage des grands maitres de la fin de la renaissance et du baroque, ainsi que la reformulation moderne de la peinture murale ». Il se plaçait ainsi dans la continuité de la grande peinture murale, théâtralisant ses scènes avec l'aide de la photographie dont il se mit à faire un usage quasi constant et ce avec l'aide d'un atelier très bien organisé. Aujourd'hui les historiens recommencent à s'intéresser peu à peu à ce peintre.

Bibliographie :

dimanche 30 octobre 2016

Les 27emes Hortomnales au Prieuré de Saint Rémy la Varenne

Les Hortomnales du 29 et 30 octobre , organisées au Prieuré de Saint Rémy la Varenne dans le Maine et Loire (49). Il s'agit d'une fête associative où sont vendues chaque années une centaine de variétés de cucurbitacées différentes. S'y retrouvent également  une soixantaine d'exposants dans le parc et la salle de cheminée du prieuré.
 
A chaque année son thème et cette année c'est la féerie des contes de fées qui a été choisi afin d'embellir le prieuré.
Une élection du plus beau tableau réalisé a partir de courges décorées se fait dès l'entrée. Je vous montre bien évidemment mon préféré.
Une autre partie du prieuré décorée.
Un étalage des 450 variétés cultivées par l'association .
Un peu de décor tout de même là où se trouvent les variétés disponibles à la vente. Avec une production réduite de 40% par rapport à l'année dernière dut à la météo nous avons bien fait d'arriver le samedi matin.
 
Le gentil petit âne tout doux qui nous a permis de transporter nos sacs de courges jusqu'à la voiture. cette année trois ânes ont été mis a disposition des acheteurs pour le transport des sacs.
 
Décor diffèrent à l'entrée de la salle de cheminée du prieuré...
 
 ... car on y trouve une petite ferme avec des animaux.
 
Cela fait deux ans que nous y allons et  au prix de la courge, et des autres produits qui y sont proposés nous risquons fort d'y retourner l'année prochaine. De plus l'ambiance y est très bonne, il y  a même à manger pour les gourmands (fouasses, préparation a base de courge et viande grillée, ainsi qu'une délicieuse soupe).
 
 
 
 

lundi 24 octobre 2016

Jean Bourdichon et atelier, Christ bénissant et Vierge en oraison


 Introduction :
Mon exposé va porter sur une oeuvre de Jean Bourdichon intitulé le Christ bénissant et la Vierge en oraison. Les panneaux sont réalisés vers 1480 et conservés à Tours au musée des Beaux-Arts. Il s'agit de deux panneaux de format quadrangulaire étiré en hauteur. Le Christ est montré bénissant de sa main droite et porte une tunique bleue violacée, il est légèrement tourné vers la gauche et tourne son regard vers son pendant. Face à lui la Vierge est montrée en prière avec les mains jointes et les yeux baissés, elle est vêtue de bleu. Un voile blanc est ramené devant elle et souligne la valeur de son visage et de son coup. Les deux figures sont nimbées et se détachent sur un fond d'or apposé sur un panneau de noyer. Les deux panneaux ont été acquis en 2007 sur les conseils de Dominique Thiébaut par le Musée des Beaux-Arts de Tours, ils sont passés dans les collections de deux anciens conservateurs du Louvre dont Paul Vitry qui a découvert la Pietà de Nouans en 1931 .
À l'époque Tours est un foyer des arts, de Charles VIII à François Ier elle reçoit les faveurs des rois pour leur séjour ce qui lui permet de bénéficier d'une certaine prospérité. En effet de 1470 à 1524, quatre rois se succèdent : Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier, leur prédécesseur Charles VII avait mis fin à la guerre de 100 ans par un traité signé à Tours en 1444 et par ses victoires en Normandie et en Guyenne. Louis XI quant à lui étendit le royaume, il vaincu le duc de Bourgogne et récupéra l'Anjou et la Provence. Charles VIII monta sur le trône âgé de 13 ans mais c'est sa sœur Anne de France dame de Beaujeu qui exerce en réalité le pouvoir bien qu'elle ne soit pas régente. Charles VII s'était réfugié à Bourges puis à Tours, les institutions et administration royale regagnèrent Paris en 1436 mais la cours resta dans le Val de Loire. La cour itinérante suivit le roi qui séjourna de manière privilégiée en Touraine. Les souverains résident peu dans la ville elle-même mais Tours devient quasiment une capitale. Les financiers, marchands et artistes suivent la cour et s'installent à tours. En peinture la production tourangelle est insaisissable avant Jean Fouquet, qui apparaît longtemps comme le fondateur de ce que l'on a appelé l'école de Tours. Le style tourangeau est linéaire et précieux.
• Historiographie du peintre et attribution de l’œuvre
◦ Jean Bourdichon peintre de cour
Jean Bourdichon, portrait de saint François de Paule,
1507
Il est né vers 1456-1457, cette date nous est connue car il se serait dit âgé de 56 ans lors du procès de canonisation de Saint François de Paule en 1513. Il serait mort avant juillet 1521. Il était peintre et enlumineur et fut actif à Tours 2478 à 1521 en tant que peintre royal au service de quatre rois qui sont Louis XI, Charles VIII, Louis XII, dont le règne marque l'apogée de la carrière du peintre, le roi offrira des dots aux filles de Bourdichon et François Ier. il possède d'ailleurs une maison rue de la serpe a tours et loue des métairies à Sapaillé sur la rive droite et à Fondettes. Il est connu pour la réalisation des grandes heures d'Anne de Bretagne sur lequel portera l'exposé de la semaine prochaine. Il reçoit 1479 un paiements ordonnés par Louis XI pour des travaux de polychromie. La faveur royale dont il jouissait ne fut jamais démenti et il est cité dans les comptes royaux de 1481 à 1520 comme « enlumineur et valet de chambre » puis en tant que « peintre et valet de chambre du roi». En 1484 il réalise la dorure et la peinture de chaise en bois tourné qu'il avait fait faire pour Marguerite d'Autriche épouse de Charles VIII. En 1490 il dessine des robes et des modèles de monnaie. Il est aussi connu pour son travail d'enlumineur de manuscrits et il exécute quelques peintures sur bois. C'est également un peintre de portraits, il réalisa par ailleurs en 1491 le portrait de Charles VIII, de la reine Anne, de Charlotte d'Aragon et de Jehan Bourgeois. Il réalisa également le portrait de François de Paule en 1507 et celui de François Ier en 1516, malgré la grande pluralité de l’œuvre de cet artiste la majeur partie ne nous est pas parvenue. Cet artiste fut très apprécié au XIXe siècle car considéré comme le Pérugin français c'est cette même raison qui causa sa critique défavorable par la suite. Trois expositions permirent de remettre son œuvre sur le devant de la scène. Il s'agit de « quand la peinture était dans les livres » en 1993, de « France 1500» et de « Tours 1500 » en 2010. L'œuvre de Jean Bourdichon montre ainsi un langage visuel correspondant aux fastes de la cour.
◦ L'attribution de l’œuvre à Jean Bourdichon

Vierge en oraison, dite « Vierge de Riga »,
 Londres, collection Sam Fogg
Jean Bourdichon, saint Luc,
 Grandes Heures d'Anne de Bretagne,
Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. Lat.
L'attribution à Jean Bourdichon fut imposée très tôt et dès 1936 Jacques Dupont a proposé d'y voir une œuvre d'ateliers. Cette hypothèse fut reprise par Raymond Limousin qui trouva que la Vierge faisait preuve d'un « assez bon travail d'atelier, assez postérieure » à la Vierge de Riga4 et considéra le Christ « bien conventionnel » et même « assez banal ».
Jean Bourdichon, Annonciation,
 Heures de Frédéric III d'Aragon,
Bibliothèque nationale de France,
vers 1501-1504, f. 106
Le catalogue de 1961 suit la même idée et dit y voir « des œuvres de l'atelier de Bourdichon, répétant sans doute des compositions de jeunesse du maître, encore sous l'influence de Fouquet vers 1485-1490 ».Dominique Thiébaut s'est montré plus prudente lors de leur acquisition par le musée en disant que « leur filiation avec l'art de Fouquet et leurs datations à la génération suivante ne font pas de doute » mais en jugeant qu'il était « impossible de les attribuer à une main précise ».Eberhad Konig propose de les attribuer au maître du Boccace de Munich dans lequel François Avril suggère de reconnaître l'un des fils de Fouquet. Il propose également de restituer un format cintré comme dans le portrait tenu par saint Luc dans les Grandes heures d'Anne de Bretagne et les Heures de Frédéric III d'Aragon.
Selon lui la reproduction la plus fidèle de l'ensemble fut donné par Bourdichon dans les Heures de Charles VIII où la forme cintrée du diptyque est encore visible au revers des feuillets malgré le fond qui a été recouverts d'un drap d’honneur de brocart d'or fleuri de blanc. Selon Tour 1500 il n'y a pas lieu de restituer ce sommet cintré. Susie Nash et Nicholas Hermann précise que cette attribution ne peut être valable que pour le Christ bénissant.
Jean Fouquet, Vierge à l'Enfant
des Heures de Simon de Varye,
Bibliothèque royale, La Haye,
 vers 1455, f. 1 v.
Maître de Bourbon-Vendôme,
La Mort fauchant les grands de ce monde,
Heures de François de Bourbon de Vendôme, 
Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, 
vers 1475-80, 13,8 × 9,6 cm, f. 70
La Vierge est une proposition de Bourdichon inspirée de Jean Fouquet comme on le voit dans la petite Vierge des Heures de Simon de Varye conservée à la Haye. Mais Bourdichon est bien à l'origine de la silhouette triangulaire qui est sa marque de fabrique prouvée par l'image tenue dans les mains de Saint Luc dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne (image plus haut).
 
 
Ce type de Vierge apparaît très tôt dans l'œuvre de Bourdichon puisque présente en 1475 dans l'initiale de la prière Obsecro te des Heures de Bourbon de Vendôme et dans l'O intemmerata.
 
Maître du Boccace de Munich,
La Sainte Face, enluminure détachée
provenant des Heures dites d'Anne de Beaujeu,
dame de Baudricourt, Paris,
Bibliothèque nationale de France,
vers 1470-75, parchemin, 13 x 9 cm, folio 13 bis.
 
 
 
 
Pour le Christ une comparaison avec la Sainte Face des Heures d'Anne de Baudricourt démontre un modèle similaire à l'œuvre du maître du Boccace de Munich. Il y a une similitude presque totale du tracé ovoïde, des yeux effilés aux cernes marqués, l'arc régulier des sourcils épousant l'arcade sourcilière, le l'on est aux fines narines étirées en hauteur, la courte bouche à la lèvre inférieure marquée par une ombre médiane, la barbe bifide et la chevelure abondante séparée par une raie centrale ondulante et tombante en cascade sur les épaules. Le Christ a également la même tunique violette au col orné de galons dorés. Cependant la technique et le dessin, comme par exemple des doigts très étirés traités en cylindre aux contours très ombrés indiquent l'exécution des deux panneaux par une même main, confirmé par les caractéristiques du dessin sous-jacent. De plus la présence des fonds d'or se retrouve dans plusieurs miniatures de l'artiste. Il s'agit donc d'une œuvre soignée réalisée soit par Bourdichon soit par son atelier et reprenant une de ses compositions.
• Analyse stylistique
◦ Une œuvre précieuse
Les dimensions des deux panneaux étaient identiques à l'origine et c'est ce qui a permis de déterminer qu'il s'agissait d'un diptyque ou qu'il se faisait pendant. Malheureusement les panneaux furent amincis et rognés ce qui entraîna pour le Christ la disparition de sa main gauche peut être posée sur un globe si on compare avec un diptyque en émail de limoges de Jean Ier Pénicaud conservé à Paris au musée national du Moyen Âge et qui dériverais manifestement de nos deux panneaux. Ont également disparu une partie de son auréole, le bord latéral de sa manche droite et la partie inférieure du buste. Pour la vierge cela a entraîné l'amputation de la partie haute du nimbe, du bord de sa manche droite et une partie basse du panneau. Élisabeth Ravaux auteur du rapport d'analyse de la restauration conclut à des dimensions originales atteignant 60 × 45 cm.
Vierge en oraison, dite « Vierge de Riga »,
 Londres, collection Sam Fogg
Les examens de laboratoire ont révélé sur les panneaux des tracés préparatoires de dessin au trait et des incisions sans aucun repentirs qui indiquent l'utilisation d'un calque ce procédé de reproduction semble expliquer l'existence d'une vierge semblable dite vierge de Riga  conservée dans la collection Sam Fogg à Londres. La Vierge de Riga a des dimensions identique parfaitement superposables ce qui veut dire que ce sont deux vierges qui dérivent d'un prototype commun. Il s'agit donc d'une image produite en petite série qui restait cependant des œuvres précieuses puisqu'on été mis en œuvre l'emploi de pigments bleus provenant de lapis-lazuli pour le manteau de la vierge ainsi que de laque rouge sur fond d'or pour les nimbes. Cette reproduction n'est pas avoir dans un but commercial mais plutôt comme un moyen de conserver la sacralité d'une image réputée Sainte. Cela explique l'emploi du fond d'or qui nie l'espace profond mais souligne l'appartenance céleste des figures divines et les places dans un monde une temporalité divine.
La restauration effectuée entre 2003 et 2005 a supprimé les repeints et laissés le bois nu quand la couche picturale faisait défaut. L'analyse du centre de recherche et de restauration des musées de France C2RMF en 2010 a permis de préciser l'état de conservation et les techniques mises en oeuvre pour la création des deux panneaux : l'utilisation du noyer pratique repérant bourgogne en France méridionale au XVe siècle renvoi au bois de la Pietà de Nouans les Fontaines peinte par Fouquet vers 1460 et correspond à un usage tourangeau.
 
 
Dans le portrait tenu par saint Luc dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne15 et dans l'enluminure de Fouquet16, le fait que saint Luc l’évangéliste peintre tienne ou soit montré avec un volet du diptyque prouve la renommé exceptionnelle de la composition dans le milieu artistique tourangeau autour de 1500.
◦ Une œuvre de piété
Le modèle dérive des portraits miraculeux répandus en orient avec le mandylion et en occident avec la Vera Icona répandus grâce au relais que constitue Venise après le sac de Constantinople en 1204. Il dérive plus précisément de l'iconographie byzantine extraite de la composition de la Deisis qui réunit Jésus bénissant entre Marie et saint Jean.
 
 
 
 
 
 
Ce motif se retrouve dans le retable de l'agneau mystique par Hubert et Van Eyck et dans l’œuvre de Rogier Van der Weyden dit triptyque Braque.
 
 
 
 
Ces images sont largement diffusées en Flandre au XVe et trouvent un relais dans la peinture française du XVe dans le milieu tourangeau comme dans le royaume bourguignon avec Robert Campin.
 
 
 
 
 
 
 
La diffusion se fait par la reprise ou copie du dytique offert par le pape clément VI au futur roi jean le bon lors de sa visite en Avignon en 1342 commémorée par un tableau aujourd’hui perdu mais connu par une copie de Roger de Gaignières.
 
Le Christ du diptyque de Tours n'a cependant pas le même sens iconographique que la Vierge. Il s'agit d'un Christ sauveur mis en dialogue avec une Vierge d'intercession, la fonction étant donc de recevoir les suppliques des commanditaires probablement dans un cadre privé suggéré par les dimensions modestes des œuvres. Il existe de nombreuse variantes du motif de la Vierge et du Christ en diptyque ou réunis en un seul tableau qui ont toujours pour but d'insister sur les émotions des protagonistes. Cette idée ne revient pas à Bourdichon mais a un peintre de l'atelier de Fouquet. Lorsque Bourdichon place dans les grandes heures d’Anne de Bretagne un petit tableau a l'effigie de cette vierge entre les mains de saint Luc, le saint patron des peintres car une tradition remontant à l'antiquité tardive lui attribue un portrait de Marie, il revendique la sacralité de la composition et en fait une enseigne de son art. Il s'identifie ainsi à la figure du saint, et l'hypothèse comme quoi se serait un autoportrait paraît plausible mais n'est pas vérifiable. Par la suite Bourdichon composera des diptyques analogues avec la même Vierge faisant face à un Christ plus conforme aux canons de l'artiste,  dans les Heures de Charles VIII ou dans un livre de prières enluminé pour un destinataire inconnu.
 Enlumineur tourangeau proche de Jean Bourdichon,
Le Christ et la Vierge, Livre de prières,
 Saint-Germain en-Laye, bibliothèque municipale, vers 1470-75
 
• Dans la suite de Jean Fouquet
 
La présence de Jean Fouquet à Tours est effective à partir de 1450 au retour de son séjour italien. Il fut peintre du roi louis XI a partir de 1475. il travaille a la fois pour ville de tours , la cour et l’église. Fouquet renouvelle la présentation des livres d'heures en cadrant a mi corps les personnages les rapprochant ainsi plus fortement du dévot, cependant il y a une opposition avec Jean Fouquet dans l'usage du fond d'or qui lui limite les effets de proximité. Il a former de manière conjointe le maître du Boccace de Munich et Jean Bourdichon qui , à sa mort, lui succède dans  l'office royale et dominera la scène tourangelle jusqu'à sa mort en 1521. Cependant Jean Brèche avocat et humaniste lorsqu'il énumère un panorama de la production artistique tourangelle l'omet de manière curieuse. Le buste du christ est dérivé de Fouquet comme l'indique le type masculin très proche du saint Jean de la Pietà de Nouans.
Maître du Boccace de Munich,
La Sainte Face, enluminure détachée
provenant des Heures dites d'Anne de Beaujeu,
dame de Baudricourt, Paris,
Bibliothèque nationale de France,
vers 1470-75, parchemin, 13 x 9 cm, folio 13 bis
 
 
 
Il serait d'ailleurs probable que le modèle précis viennent du maître du Boccace de Munich, élève de Fouquet qui peignit un buste de Christ bénissant analogue dans les Heures dites d’Anne de Beaujeu, dame de Baudricourt. Le type physique est identique ainsi que le traitement des cheveux et de la barbe.
Jean Bourdichon, Vierge de l'Annonciation,
Heures de Louis XII, Londres, British Library,
vers 1498-1502, 24 x 17cm, ms. Add. 35254 v.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une analyse des Heures de Louis XII par Nancy Turner démontre la connaissance du vocabulaire de Fouquet par Bourdichon mais également de ces techniques picturales, avec pour rappel l'utilisation du bois de noyer, et la présentation de buste a mi corps.
Jean Colombe, Dieu créateur des poissons
et des oiseaux, Heures de Louis de Laval,
Bibliothèque nationale de France,
vers 1470-1480 f.4v.
Le type du christ reprend la chevelure abondante et ondulé de l'iconographie de Jean Fouquet et montre l'influence du visage d’Adam dans le retable de l'agneau mystique.
 
 
On retrouve le même type de visage dans une miniatures fouquettienne des Heures de Louis de Laval. Il est important
de noter qu'il s'agit tout de même de la première version connue du christ bénissant sa mère peut-être même le prototype des variantes citées.
Conclusion :
Cette œuvre est donc un des rares exemples de la peinture sur panneau tourangelle qui nous soit parvenu. Il s'agit d'une œuvre de dévotion sur un modèle iconographique byzantin exécutée vers 1480 dans l'atelier de Bourdichon au début de sa carrière marqué par l’apprentissage qu'il a effectué auprès de Jean Fouquet. Cette œuvre a ainsi été réalisée d'après ses modèles et sous son contrôle pour un riche commanditaire. Cependant l’œuvre pour laquelle l'artiste est reconnu est celle des grandes heures d’Anne de Bretagne que j'ai évoqué en début d'exposé.
 
Bilbliographie:
• Chancel-Bardelot, Béatrice de, Charron, Pascale, Girault, Pierre-Gilles, Guillouët, Jean-Marie, Tours 1500 capitale des arts, Paris, Musée des Beaux-Arts de Tours, 2012, p. 154 à 161, p. 247 à 251
• Taburet-Delahaye, Elisabeth, Bresc-Bautier, Geneviève, Crépin-Leblond, Thierry, France 1500 entre Moyen Age et Renaissance, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2010, p. 264- 265
• Tours 1500 exposition au Musée des Beaux-Arts de Tours, Dossier de l'art n°193, Dijon, Faton, 2012, p. 14 à 20, p.22 à 24, p.32 à 43
• Porcher, Jean, Jean Bourdichon, peintre et enlumineur, son atelier et son école, Lyon, presse académique, 1954, p. 7 à 17, p.37 à 38