jeudi 8 mai 2014

L'Olpé Chigi

L'Olpé Chigi
1)Identification

L'Olpé Chigi ou Oenochoe Chigi est un vase de 26,2 cm de hauteur, servant de cruche ou
de pichet à vin de l'art grec protocorinthien. Ce vase à été trouvé dans une tombe au
monticule de Monte Aguzzo à Véiès en Étrurie, située en Italie. Il est actuellement
conservé au musée de la Villa Giulia à Rome.

2)Matière et technique de l'objet et de son décor

L'olpé est réalisée en argile purifiée et peinte, et ce grâce à la technique du tour de potier.
Le décor est à figure noire et polychromie réalisé grâce à la technique de l'incision et du
dessin au trait, et par la technique de la figure noire.

3)Description

Le vase se compose d'une lèvre évasée et d'un large col. Une anse verticale s'appuie sur
la lèvre en la surplombant légèrement et repose sur la panse. Le vase n'a pas d'épaule de
définie, le col étant séparé de la panse par une mouluration. La panse est donc très large
et repose sur un pied annulaire très fin.
Le col du vase est noir et incisé de motifs phytomorphes complexes. La panse du vase est
organisé en trois registres séparés par des bandes de vernis noir.
La première frise sur le haut de la panse montre un combat entre hoplites. Sur la gauche
ce qui pourrait être un petit groupe de soldats avec des boucliers dont ont voit la partie
intérieure et des lances puis un groupe de huit soldats affublés d'un casque à cimier, d'une
cuirasse, d'un bouclier dont nous voyons également la face interne et de cnémides, se
dirige vers la droite du vase. Les soldats sont dénudés au niveau des parties génitales. Ce
groupe de soldats semble suivre un aulète, un musicien tenant dans ses mains un aulos,
une flûte double. Le musicien est vêtu d'une courte tunique sombre. À droite du musicien
se dirigeant toujours dans la même direction un autre groupe de soldats. L'on peut noter
que le nombre de visages qui est de quatre ne correspond pas au dix jambes figurées
pour ce groupe. Ces soldats-ci porte un vêtement très court pour protéger leurs parties
génitales. Enfin un dernier groupe de soldats se dirige vers la gauche, et donc en
opposition aux deux groupes de soldats et du petit musicien. La partie visible du bouclier
est celle externe, ils sont décorés d'épisènes. Tous les soldats portent des lances. La
scène est encadrée sur la partie haute et au niveau de la anse par une bande de vernis
noir incisée des mêmes motifs phytomorphes complexes que sur le col du vase. Les
personnages sont tous représentés de profil et les cheveux de l'aulète sont traités en bloc.
Pour chacun des personnages ont peut voir des détails au niveau des mains, des pieds et
des articulations des genoux.
La seconde frise se divise en trois plus petites scènes. La première située sous la anse,
qui est la plus abîmée est la scène du Jugement de Parîs, où seraient représenté les
personnages de la scène : Parîs, Athéna, Aphrodite, Héra et Hermès; identifiés par leur
noms inscrits sur le vase. Leurs cheveux sont représentés en grosse nattes retombant
devant et derrières les épaules. La deuxième représente un cortège de cavaliers et d'un
quadrige, char dirigé par quatre chevaux, traités de manière polychrome puisque deux des
chevaux sont noirs, un ocre et un autre rouge. Les chevaux ont des crinières traitées en
nattes et les cavaliers portent des courtes tuniques. Le personnage conduisant le char est
par contre vêtu d'un vêtement plus long recouvrant ses jambes. Les chevaux du char sont
devancés par un homme nu tenant une des brides des chevaux. La troisième partie est
séparée de la deuxième par deux sphinx ou sphynges affrontées dont l'un des deux n'est
visible que par sa queue, le reste étant abîmé. La sphynge est un animal hybride qui ici se
constitue d'un corps de lion, d'ailes d'oiseau et d'un visage de femme. La troisième scène
est donc une scène de chasse au lion où celui ci est représenté au centre mordant un
homme nu à terre. La crinière du lion est traitée en mèche comme pour les chevaux. Un
total de quatre hommes brandit des lances contre le lion dont les détails des muscles sont
incisés. Un des hommes qui est nu, et portant une ceinture, plante une lance dans la
cuisse du lion, deux autres vêtus d'une cuirasse lui assènent des coups de lance au
niveau de sa tête. Le quatrième est plus en retrait mais brandit également une lance.
La dernière frise qui se trouve juste en dessous de la seconde,et qui est plus petite, est
une scène de chasse au lièvre. On peut voir trois animaux ressemblant à des chiens se
diriger vers la gauche puis un homme accroupi derrière un buisson juste à coté de ce qui
semble être un chien et tenant dans l'une de ses mains des trophées de chasse. Un autre
devant le buisson semble lui faire signe de ce baisser. Il est à préciser que les deux
hommes sont nus et que leurs cheveux sont traités de la même manière que ceux de
l'aulète dans la première frise. Enfin un lièvre,ou un lapin est représenté se dirigeant vers
le deuxième chasseur poursuivi par trois chiens, l'un des chiens étant peint uniquement
avec des contours blancs. Des détails au niveau de la musculature des animaux sont
également visibles.
Les trois frises sont affublées de petits motifs pouvant être des triangles associés par deux
pour former des losanges, des croix et des petites fleurs. La dernière frise est décoré
d'éléments végétaux qui sont les buissons.
La partie basse de la panse est séparée des scènes par des bandes de vernis noirs et est
décorée de dents de loups. Le pied annulaire est vernis de noir.

4)Stylistique

L'Olpé Chigi est un vase de la période orientalisante. Elle a probablement été réalisée par
le même peintre que celui qui a réaliser l'Aryballe protocorinthienne dite de Macmillian qui
est une céramique peinte de 7 cm en 630 av. JC et conservée à Londres au British
Museum, ce rapprochement par certains chercheur c'est probablement fait à cause de la
similarité au niveau de la représentation des hoplites, mais également à cause de la
présence de la scène de chasse au lièvre. Les caractéristiques de la période pour l'objet
sont des représentations de scènes figuratives, des représentations d'animaux hybrides,
l'utilisation de motifs de remplissage et l'usage de la figure noire. La période précédente
qui est la période géométrique est caractérisée par l'utilisation de formes géométriques, de
frises d'animaux passants, par la figuration humaine et l'utilisation de motifs de
remplissage. Ce vase est de style miniaturiste et daté de 645 à 635 av. J.-C.

5)Iconographie

Les thèmes représentés sont un combat d'hoplites, le
jugement de Parîs, un cortège de cavaliers et de quadrige, une scène de chasse au lion et
une autre de chasse au lièvre. Le jugement de Parîs est tiré de l’Iliade d'Homère, et peut
également provenir de la Bibliothèque d'Apollodore.
Le jugement de Parîs raconte qu'au noces de Pelée et de Thétis qui se déroulaient sur
l'Olympe tous les dieux furent invités à l'exception d’Éris déesse de la discorde. Éris pour
se venger va s'inviter au noces de Pelée et Thétis et jeter une pomme d'or avec la mention
“Pour la plus belle”. Trois déesse, Héra, Athéna et Aphrodite vont vouloir attraper la
pomme et commencent à se disputer pour savoir à qui revient la pomme. Zeus, pour
mettre fin à la dispute, va ordonner à Hermès d'emmener les trois déesses sur le mont Ida
où se trouve Parîs, le prince troyen. Hermès envoyé par Zeus charge Parîs de désigner à
qui la pomme reviendra. Les trois déesses demandent donc à Parîs de choisir à qui la
pomme de la discorde va revenir. Les trois déesses vont lui promettre chacune quelque
chose mais Parîs va opter pour Aphrodite car elle lui promet l'amour de la plus belle
femme du monde. Hélène étant considérée comme la plus belle femme du monde et Parîs
ayant obtenu l'autorisation d'Aphrodite, il va enlever Hélène épouse du roi Ménélas et c'est
cet événement qui va déclencher la guerre de Troie.

6)Commentaire historique ou iconologique

Une olpé servait à contenir et verser le vin mais ici on peut dire qu'elle servait à contenir
des onguents dans le cadre funéraire puisque découverte dans une tombe. C'était donc
un vase à but funéraire.
 
Bibliographie (succincte , j'en suis désolé):
Moretti Sgubini, Anna Maria, Il Museo nazionale etrusco di Villa Giulia , "L'Erma" di Bretschneider : Ingegneria per la cultura, Rome 1999
 
Bloch, Raymond, La civilisation étrusque, Payot, Paris, 1949
Bianchi Bandinelli, Ranuccio, Les Etrusques et l'Italie avant Rome, Gallimard, Paris, 2008
Thuillier, Jean-Paul, Les Étrusques, Edition du chêne, Paris, 2006
Thuillier, Jean-Paul, Les Étrusques, histoire d'un peuple , A. Colin , Paris, 2003

1 commentaire: