jeudi 3 juin 2021

Raphaël, La Transfiguration, 1518-1520

 Cet article a été réalisé à partir de notes de cours (d'il y a plus de 3 ans), je n'ai donc pas les références et il peut y avoir un aspect décousu lié à ma manière de prendre des notes. Vous voilà prévenus. ;)

Il s'agit de la dernière œuvre monumentale de Raphaël. Il était considéré comme l'artiste le plus influent et le plus apprécié de la Haute Renaissance.

La Transfiguration est une commande du cardinal Jules de Medicis pour l'autel de la cathédrale de Narbonne. 

Raphaël mourra avant d'achever le tableau qui sera exposée en l'état près de son cercueil. Elle sera terminée par un artiste de son atelier, probablement Giulio Romano. 

En 1523 Jules de Medicis en fait don à l'église San Pietro in Montorio de Rome.En 1797, Bonaparte l'emporte à Paris. Elle sera restituée en 1816 à la Pinacothèque du Vatican.

En 1518, Raphaël réalisa plusieurs commandes : le Saint-Michel et La Sainte Famille furent commandés par le pape pour être offerts à François 1er et Claude de France. Il achève la  Loggia de Psyché à la Farnésine.

La Transfiguration est un événement biblique majeur révélant aux yeux de tous la double nature du Christ. Le passage est décrit dans les trois évangiles synoptiques de Matthieu, Marc et Luc.

Un changement de traitement et une réalisation unique

Un thème aux influences byzantines, les 1ères configurations

Les transfigurations byzantines se développent en Italie et notamment à Sienne puis en France. Elles sont représentées dans des miniatures tel que le Psautier de la Reine Ingeburge de Danemark et aussi sur les sculptures de plusieurs églises romanes. 

Le problème dans la sculpture est qu'il y a une obligation de regrouper tous les personnages sur un même niveau.

Une composition qui se détache de ses prédécesseurs

Giovanni Bellini, La Transfiguration, vers 1480

Cette théophanie est représentée dans un paysage italien classique. Jésus est représenté de face comme une icône. Il y a une séparation avec le spectateur par la présence de la barrière en bois et de la falaise.

Une commande religieuse comme affirmation du pouvoir de la foi chrétienne et de l'église

Une destination pensée, impact de l’œuvre in situ

L’œuvre de Raphaël était destinée à la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne, le monument phare de la ville. Elle narre 2 événements conjoints dans 2 lieux différents : le Christ transfiguré et 9 apôtres tentant vainement de guérir un épileptique.

Comme il s'agissait d'un tableau d'autel, il y avait des exigences liturgiques et dévotionnelles. L’œuvre a une fonction dialectique, empathique et de mémoire. 

Une préfiguration de l'avenir du Christ

Annonce des épisodes de la Passion et de la Résurrection. L'opposition des deux scènes est montrée par un contraste artistique et par un langage pictural. Le tableau représente ainsi une confession et/ou profession de foi  de la part de Raphaël qui se montre en tant qu'artiste de la chrétienté.

Un contexte de débat théologique

Martin Luther fonde sa théologie sur la bible et non sur les dogme. Ce sera le fondement de la réforme protestante.  Il refuse la théologie des œuvres. 

Une représentation iconographique précise qui met l'accent sur sa maitrise

Une volonté de véracité et de relation texte/image

L'opposition de l'ombre et de la lumière est à mettre en parallèle avec l'humanité et le Christ. La scène montre une voie à suivre, mais qui ne le sera pas.

Une œuvre miraculeuse, reflet des pouvoirs de la foi

Jésus guérit l’épileptique et démontre la puissance de la foi et de la prière. L'affirmation du génie de Raphaël (à comprendre dans le sens du talent) se  fait par la simultanéité des scènes et la multiplicité des corps.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire