mercredi 7 septembre 2016

La Vierge d'Arbois

 
Ronde-bosse, statue de niche
184cm de haut
Pierre locale des Anciens Pays-Bas méridionaux
Il ne reste qu'une partie de la fleur tenue par la Vierge
 
 
Description dénotation 

Cette vierge est représentée debout sur un socle.  

Elle porte une couronne richement ornée de pierreries, de perles et de fleurons sculptés. Son visage est légèrement tourné vers la droite recouvert d’un voile manteau ne laissant que très peu voir sa chevelure ondulée. Son visage est ovale et charnu. 

Ce voile manteau recouvre tout le corps de la vierge à l’exception d’une partie de sa poitrine. L'un des pans de ce voile est replié sur une partie de la poitrine, et forme un ourlet oblique qui sert de col. Le bras droit est replié soulevant le voile créant ainsi un triple drapé vertical avec de simples enroulements. La main inclinée vers le bas tient l'amorce d'une tige de fleur, les ongles sont apparemment sculptés. Le voile manteau se compose d'une double superposition d'étoffes commençant à gauche surmontant une autre superposition d'étoffes mais en oblique partant de la droite.  

L’enfant qu’elle porte de sa main gauche est rejeté sur sa hanche. Il est joufflu, avec une chevelure finement bouclée et regarde droit devant lui. Il a la bouche entr'ouverte, le torse nu et se trouve assis sur le bras gauche de la vierge. Il tient avec sa main gauche un livre ouvert et dans sa main droite un stylet comme s'il était en train d'écrire. Le bas de son corps est enveloppé dans une étoffe qui forme un ourlet sur son ventre. Ses pieds dissimulés transparaissent tout de même au travers de l'étoffe et une attention particulière a été portée sur le détail des orteils.  

Sous l'enfant on trouve une cascade de plis réalisés par les drapés du manteau de la vierge. Le socle sur lequel repose la vierge est un petit monticule recouvert en parti par la robe et le manteau de la vierge sur lequel elle marche s'étale en petits enroulements. On remarque le jeu très dense des plis des drapés et de leur superposition.  

Iconographie 

Vierge à l'Enfant tenant une amorce de fleur, l'enfant est représenté écrivant dans un livre. Le fait que l'enfant soit rejetée sur sa hanche et qu'elle soit monumentale valorise la figure de la Vierge contrairement à la Vierge dorée d'Amiens ou le christ est mis en avant.  

Stylistique et datation 

Elle reprend le type de la Vierge à l’Enfant se trouvant sur le porche occidental du début 14e de la cathédrale de Tournai.  

La vierge est humanisée, et l'enfant est représenté à demi-nu, couvert d’un tissu  Il y a l'apparition d'un regard porté par la vierge sur son enfant. Le mouvement est créer par le hanchement du corps, puisqu'elle porte le Christ sur sa hanche, et par les jeux des drapés.  
 
Elle a le même type de visage rond que la sainte Catherine de Courtrai vers 1390 avec les yeux incisés en amande, elles ont également quasiment la même position. 

Représentative d’une période charnière dans l’évolution de la représentation de la Vierge à l’Enfant puisqu’elle démontre le début d’une humanisation de ce binôme sacré qui a lieu entre la fin du XIIIe siècle et le XIVe et qui s’affirmera au XVe, elle montre aussi une progressive mise en mouvement du corps de la Vierge. 

Proposition de datation vers 1370-80. 

Commanditaire et artiste 

Elle a probablement été réalisée dans les anciens Pays-Bas méridionaux à Tournai par un sculpteur tournaisien. Elle a été réalisée à la demande d'un évêque de Tournai nommé en 1351, Philippe d’Arbois.  

Bibliographie 
  • Didier Robert, Henss Michael, Schmoll gen. Eisenwerth J. Adolf, "Une vierge tournaisienne à Arbois (Jura) et le problème des Vierges de Hal. Contribution à la chronologie et à la typologie", Bulletin Monumental, 128, II, 1970, p. 93-113 
  • Mâle Emile, L'art religieux de la fin du Moyen Age en France. Etude sur l'iconographie du Moyen Age et sur ses sources d'inspiration, Paris 6e éd., 1969, p.147  
  • Nash Susie, André Beauneveu, artiste des cours de France et de Flandre, Londres, 2007, p.84-99  
  • Villela-Petit Inès, Le gothique international, L'art en France au temps de Charles VI, Louvre, Paris, 2004, p. 88 

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