Introduction
- Un sacrifice funéraire
Le
rite sacrificiel commence par un cortège où les personnes conviées
apportent ce qui est nécessaire au sacrifice comme des outils ou des
offrandes ce qui pourrait correspondre à la première plaque avec
les arcs et les flèches, tenus par les deux hommes, ainsi que ce qui
semble être un épi de blé tenu par la femme. Sur la seconde plaque
un homme au bras tendu suis la seconde femme représentée mais on ne
voit pas si il tient quelque chose. Le cortège funéraire ou
pompae
se constitue quant à lui de femmes richement vêtues à la tête
partiellement couverte couronné d'un diadème qui tiennent dans leur
main voilée une palme. Ici on retrouve les riches vêtements
détaillés des femmes à certains endroits ainsi que la palme
visible dans la première plaque et probable dans la seconde qui est
scindée, les mains ne sont d'ailleurs pas voilées et les coiffures
ne sont pas respectées. La richesse des vêtements est probablement
liée au rang social des figures représentées, peut être
aristocratique repérables aux chaussures pointues. Les femmes
avancent deux par deux, ce qui correspond ici puisqu'elles sont deux,
normalement sous la conduite d'un musicien qui est normalement aussi
présent dans le cortège sacrificiel, mais ici il est absent. Elles
étaient également normalement guidées par des porteurs de
brule-parfums, objet que l'on retrouve sur la troisième plaque.
La
troisième plaque de terre cuite montre un homme vêtu d'une tunique
courte. Il se trouve debout devant ce qui semble être un autel de
briques sur lequel brule un feu avec à coté un brule parfum. Les
étrusque considéraient que le sacrifice, normalement d'un animal
permettait au défunt d'accéder à une sorte d'immortalité. Mais
ici ce n'est pas un animal qui est apporté vers l'autel mais bien un
être humain comme on peut le voir dans la quatrième plaque. En
effet sur celle-ci sont représentés deux hommes dont un porte dans
ses bras une femme, probablement la sacrifiée, l’autre homme qui
est lui aussi tourné vers l’autel tient comme sur les deux
premières plaques, un arc et des flèches. Le sacrifice précède
dans le contexte funéraire les jeux donnés en l'honneur du défunt.
Si
l'on poursuit dans l'idée du rite funéraire, on sait qu'y
participent les prêtres et les familiers. Cette partie du rite
pourrait correspondre à la dernière plaque sur laquelle sont
représentés deux hommes âgés à la barbe en pointe assis face à
face sur des sièges curules, le plus âgé tenant un bâton dans la
main, peut-être une canne signe de dignité. Ces deux hommes
pourraient donc être des prêtres représentés en train d'effectuer
les augures puisque l'on voit en haut à droite de la plaque une
figure ailée. Ils étaient peut-être là aussi tout simplement pour
présider les jeux donnés en l'honneur du défunt.
- le lien avec l'art grec
- le style ionien
Tombe des augures, Tarquinia, 530 av.-J.-C. |
Tête de cavalier dit "Cavalier Rampin", vers 550 av.-J.-C., musée du Louvre |
Ici le sacrifice est
humain cependant il était très rare que l'on représente un
sacrifice humain dans un contexte réel sans qu'on y mêle un lien
mythologique. En effet l'homme portant une femme dans ses bras est
doté d'ailes et de chaussures ailées. Plusieurs ouvrages
s'accordent sur le fait qu'il s'agirait de la représentation du
sacrifice d'Iphigénie. Iphigénie est la fille d'Agamemnon, celui
ayant déclenché la colère d'Artémis, la flotte des grecs voulant
attaquer Troie reste bloquée à Aulis. Le devin Calchas prétend que
la déesse ne peut être apaisée que par le sacrifice de la propre
fille du roi. Agamemnon refuse tout d'abord puis accepte convaincu
par Ménélas et Ulysse. Il convoque sa fille sous prétexte de la
fiancer avec Achille. Elle s'approche confiante de l'autel et au
moment même où elle allait être sacrifiée la déesse qui l'eut
prise en pitié lui substitua une biche et l'emmena en Tauride où
elle est devenue une de ses prêtresses. Un autre auteur émet
l'hypothèse qu'il s'agirait du mythe grec d'Alceste. Alceste fut
donné en mariage à Admète, aidé d'Apollon. Pélias promis de
donner en mariage sa fille si Admète parvenait à lui ramener un
char attelé d'un lion et d'un sanglier, ce qu'il fît avec l'aide
d'apollon. Mais Admète oublia de faire un sacrifice à Artémis à
l'occasion de son mariage et trouva la chambre nuptiale remplie de
serpents. À l'instant de la mort d'Admète, le dieu invoqua les
Moires pour le laisser vivre. Celles-ci acceptèrent à condition
qu'une autre personne prît sa place. Le père et la mère d'Admète
refusèrent, mais Alceste conclut le marché et s'empoisonna. Seule
la dernière scène ne semble pas liée au mythe grec puisque les
autres sont en lien avec le cortège funéraire et le sacrifice
symbolique d’Alceste. Il est tout aussi possible qu'il ne s'agisse
que d'une représentation symbolique à caractère funéraire avec
l'âme de la défunte enlevée par le génie de la mort.
- Une production lacunaire
- un programme incomplet
Nous l'avons vu
précédemment ces plaques au nombre de 5 ont été redécoupées.
Ceci est visible au niveau de la seconde plaque puisque la femme
représentée est scindée par la découpe, ce qui fait que l'on ne
voit pas ce qu'elle tient dans sa main ni si quelqu'un la précède
et qui cela pourrait être. De plus nous avons également vu qu'il y
avait un probable lien entre les plaques qui serait la représentation
des rites funéraires débutant par le cortège funéraire se
dirigeant vers l'autel sacrificiel ouvrant les jeux funéraires
présidés par des membres de la famille et/ou des prêtres. On peut
se demander alors pourquoi les jeux n'ont pas été représentés,
s'ils ne faisaient pas partie d'une autre plaque qui a disparue ou
qui a volontairement été ôté lors du placement des plaques dans
la tombe. La plaque raboté de manière distincte n'est d'ailleurs
peut être pas la seule à l'avoir été. Il est possible qu'il y a
avait aussi de représenter des musiciens et des porteurs de
brule-parfums.
- une destination inconnue
Tombe des augures, | Tarquinia, 530 av.-J.-C. |
Tombe des jongleurs, Tarquinia, 2e moitié du VIe siècle av.-J.-C. |
De plus le fait que l’on n’ait aucune information sur la tombe dans lesquelles les plaques ont été découvertes amplifie les incertitudes qui auraient pu être bien moindre si le lieu de leur découverte précis avait été fourni par Campana car on aurait pu les associer à d'autres objets trouvés au même endroit.
Conclusion
Il ne s'agit pas d'un sacrifice humain mais d'un homme devant un autel suivit d'un procession. A droite se trouve Herakles ramenant Alceste des Enfers grâce à Hermes reconnaissable par ses ailes. Toute à droite se trouve le père et le mari d'Alceste qui se lamentent...
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